Louis Vuitton & Jeff Koons

Quand l’artiste rencontre le malletier

C’est le 11 avril dernier lors de la soirée LVxKOONS au Musée du Louvre à Paris que l’artiste polémique Jeff Koons et le célèbre malletier Louis Vuitton annoncent leur collaboration. L’artiste américain et le maroquinier présentent une collection novatrice de sacs sur lesquels figurent cinq grands tableaux de maitres. La commercialisation de ses sacs est prévue pour le 28 avril 2018 dans les 450 boutiques du réseau Vuitton à travers le monde.

Voici Masters

Fruits de cette collaboration nommée Masters des sacs, sacs à dos et de la petite maroquinerie afficheront de célèbres toiles. Parmi elles La Joconde de Leonard de Vinci, la Chasse au Tigre de Ruben, la Gimblette de Fragonard ou encore Champ de blé avec Cyprès de Van Gogh et Mars, Venus et Cupidon du Titien. Et ce n'est autre que Lea Seydoux, actrice française qui sera l'ambassadrice de cette collection de sacs et accessoires issue de cette collaboration qui bouscule les codes de l'art.

Les imprimés présents sont avant tout issus de la série "Gazing ball" que Jeff Koons présente à New-York en juin 2015. L'artiste présente les chefs d'oeuvre classiques à l'échelle d'affiches, une boule de verre bleue devant. Cette collection s'inscrit dans la lignée des collaborations de Louis Vuitton avec des artistes tels que Yayoi Kusama, Richard Prince, Takashi Murakami et son univers Kawaii ou encore le précurseur Stephen Sprouse qui en 2001 avait recouvert la toile marron monogrammée de ses graffitis.

Masters, une vocation pédagogique?

M. Burke président de Louis Vuitton se félicite de "voir les gens s'émerveiller comme dans un musée, naturellement attires par l'un ou l'autre modèle" mais bien qu'un Titien s'adresserait plutôt aux inities, il ajoute qu'il "assume cette diversité qui participe à la pédagogie des Masters". Toujours d'après ses propos "Derrière une tête d'affiche nous racontons quatre siècles d'art". Si les premières critiques émanent des Américains et des Européens ...les mêmes achèteraient le plus la ligne de maroquinerie...et non les clients Asiatiques comme certains l'avaient prédit.

En effet, on peut admettre que la Renaissance n'est pas une résonnance aussi percutante que chez nous puisque ne fait pas partie de leur histoire. Mais cela peut participer de la même manière a une forme de pédagogie en ce sens où c'est encore avec succès que la culture Occidentale via le luxe permet l'expatriation de sa culture et de son patrimoine artistique.Selon Olivier Saillard, commissaire d'exposition de Koons à Manhattan "Tout le monde sait de quoi l'on parle.

Voilà la grande force de cette opération." Il est frappé par la foule de visiteurs venue tant pour l'exposition Christian Dior, couturier du rêve", qu'au-devant du magasin Louis Vuitton. (Figaro).

Comment alors ne pas penser aux mots d'Andy Wharol prophétisant que les grands magasins deviendraient des musées et les musées de grands magasins ?La mode serait-elle au chevet de la Renaissance ? M. Burke n’est pas loin de le penser. « Cette série “Masters” va engendrer une discussion sur les grands maîtres, nous montrer comment les canons de la beauté sont toujours influencés par une longue lignée d’artistes. Cela mérite d’être connu, d’être débattu. Alors qu’aujourd’hui, on passe en trombe devant La -Joconde, lance le président. (Le Figaro).

Le It-bag de l'été

A l'intérieur de chaque sac, se trouvent une biographie et un portrait des deux artistes ainsi que la mention du musée où l'oeuvre est exposée. Ainsi, les cinq lieux d'exposition concernes ont donné leur accord pour les reproductions et toucheront des royalties sur les ventes des sacs. Ils se félicitent bien évidemment de ce coup de projecteur.Jeff Koons ne s'est pas seulement contenté d'imaginer cette collection mais a également redessiné les fleurs, les étoiles, et le monogramme de la marque en y mêlant le K de Koons et le V de Vuitton. Une audace saluée par Michael Burke, PDG de Louis Vuitton, fleuron du groupe LVMH.Quant à la question du prix, les sacs seront vendus plus chers que les classiques. Comptez 2100€ pour un Speedy et 750€ pour un sac toile Monogram selon Le Figaro.